ÉNERGIE STABLE & ENDURANCE

ÉNERGIE STABLE & ENDURANCE

Publié par ALVARO MADRAZO le

Énergie stable & endurance

Pourquoi tenir longtemps n’a jamais été une question de sucre

En endurance, on parle souvent de mental.
De volonté.
De dépassement.

Mais quand on regarde honnêtement ce qui fait exploser la majorité des sportifs, ce n’est pas le courage qui manque.
C’est l’énergie qui devient imprévisible.

Le coup de mou.
La fringale.
La tête qui lâche alors que les jambes pourraient encore avancer.

Ce n’est pas un hasard.
C’est presque toujours une histoire de carburant.


L’endurance est une question de stabilité, pas d’excitation

Le sucre a un avantage évident : il agit vite.
Il rassure.
Il donne l’impression de contrôle.

Mais ce même sucre a un défaut structurel : il ne tient pas.

Plus l’effort dure, plus ce modèle devient fragile.
On monte, on chute, on compense, puis on recommence.
Jusqu’au moment où le système n’absorbe plus rien.

L’endurance, la vraie, ne récompense pas ce qui excite.
Elle récompense ce qui dure.


Comment le corps est réellement conçu pour produire de l’énergie

Le corps humain n’est pas mal fait.
Il est simplement mal utilisé.

Il dispose de deux grandes sources d’énergie.

Les glucides, rapides, efficaces, mais limités.
Et les lipides, beaucoup plus lents, mais quasiment inépuisables.

Même un athlète sec transporte des dizaines de milliers de calories sous forme de graisses.
Le problème n’est donc jamais l’absence d’énergie.
Le problème, c’est l’accès à cette énergie.

Et cet accès dépend directement de l’environnement hormonal.


La Zone 2 : là où tout se joue vraiment

La Zone 2 correspond à un effort modéré.
Celui où la respiration reste contrôlée.
Celui que l’on peut maintenir longtemps.

C’est à cette intensité que le corps apprend à devenir efficace.
Que les mitochondries se développent.
Que l’oxydation des graisses augmente.

Les travaux de Jeff Volek et Stephen Phinney, notamment à travers l’étude FASTER, ont montré quelque chose de simple mais dérangeant :
des athlètes adaptés à une faible disponibilité glucidique sont capables d’oxyder beaucoup plus de graisses, à des intensités où l’on pensait le sucre indispensable.

Ce n’est pas une idéologie.
C’est une mesure métabolique.


Pourquoi le sucre empêche cette adaptation

Le problème du sucre n’est pas qu’il soit “mauvais”.
Le problème, c’est ce qu’il déclenche.

Chaque apport sucré stimule l’insuline.
Et l’insuline envoie toujours le même message au corps : stocke.

Quand l’insuline est élevée, l’accès aux graisses se ferme.
La lipolyse ralentit.
Le corps redevient dépendant du glucose.

Autrement dit, plus on nourrit le sucre, plus on empêche le corps d’apprendre à faire autrement.

C’est exactement ce que Tim Noakes répète depuis des années :
une nutrition trop centrée sur le sucre maintient le sportif dans un état de dépendance métabolique, incompatible avec les efforts longs et répétés.


Ce que l’on appelle une énergie stable

Une énergie stable n’est pas une énergie faible.
C’est une énergie prévisible.

Elle ne cherche pas à impressionner au départ.
Elle évite surtout de s’effondrer en route.

Elle respecte la physiologie de l’effort long.
Elle laisse le corps utiliser ce pour quoi il est conçu.

En endurance, la régularité bat toujours la brutalité.


Les contextes où cette stabilité change tout

Sur une sortie longue ou en Zone 2, l’objectif n’est pas de “tenir coûte que coûte”.
L’objectif est de construire une adaptation.

Avant une séance, il ne s’agit pas de provoquer un pic, mais d’arriver disponible, clair, sans dette métabolique.

Avant une course, tout ce qui perturbe la digestion ou l’énergie devient un risque inutile.

Et dans les journées chargées, quand l’effort est plus mental que physique, les mêmes règles s’appliquent : les pics fatiguent, la stabilité libère.


Pourquoi une approche comme BSE est simplement logique

BSE ne cherche pas à supprimer le sucre.
Il cherche à éviter qu’il devienne la seule option.

Un apport modéré de lipides, incluant des MCT, permet d’apporter de l’énergie rapidement disponible sans provoquer de pic insulinique.
Sans bloquer l’accès aux graisses.
Sans casser le travail métabolique.

Un produit BSE apporte environ 5 g de MCT.
C’est peu.
Mais c’est suffisant pour soutenir une sortie en Zone 2, un effort long, ou une journée continue, sans perturber le système.

Ce n’est pas radical.
C’est cohérent.


Ce que l’énergie stable n’est pas

Ce n’est pas une promesse miracle.
Ce n’est pas une solution universelle.
Et ce n’est certainement pas l’outil idéal pour sprinter ou exploser sur cinq minutes.

C’est un outil parmi d’autres.
À utiliser au bon moment.


Conclusion

L’endurance n’est pas une lutte contre la fatigue.
C’est une conversation avec le métabolisme.

Plus on respecte la logique du corps,
moins on a besoin de le forcer.

Et dans cette logique-là, une chose reste vraie, quels que soient les modes :
ce qui dure gagne toujours contre ce qui excite.


Sources & références (sélection)

  • Volek JS, Phinney SD et al. – FASTER Study, Metabolism, 2016

  • Noakes T. – Lore of Running, Waterlogged, conférences sur l’adaptation lipidique

  • Brooks GA – travaux sur l’oxydation des substrats et l’entraînement en Zone 2

  • Coyle EF – métabolisme énergétique et endurance

Alvaro Madrazo

Par Alvaro Madrazo

Né au Mexique et basé en Europe depuis plus de 20 ans, Alvaro cumule 16 ans d’expérience dans le retail sport et alimentaire. Issu de la nutrition et du design produit, il allie compréhension scientifique et exécution terrain.

Ancien athlète et fondateur de Holyfat, il dirige aujourd’hui BRUTAL SALTY ENERGY, une marque de performance construite autour de la discipline, de la fonction et d’une authenticité assumée.

Alvaro Madrazo

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